Mon enfant ne veut pas d’aide pour les devoirs : comment agir sans le braquer ?

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Mon enfnat refuse mon aide pour ses devoirs

17h30 : votre journée de travail est terminée. Vous venez de rentrer chez vous. C’est l’heure des devoirs. Et là comme tous les soirs, votre fils ou votre fille vous lance entre deux portes : “c’est bon maman, je me débrouille. Je n’ai pas besoin que tu m’aides !”

Et pourtant …

Vous en doutez !

 Vous savez bien que si vous ne mettez pas un peu votre nez là dedans il va encore bâcler son travail, oublier un exercice, passer à côté d’une leçon qu’il n’aura pas compris ou oublier de rendre un devoir maison !

Qu’est-ce qu’on fait alors ?

On insiste, on tient bon coûte que coûte et ça finit comme tous les soirs par une prise de tête ?

Ou alors on laisse couler en sachant qu’on va s’en vouloir quand la mauvaise note ou le mot de l’enseignant pour travail non fait vont arriver ?..

Ni l’un ni l’autre !

Dans cet article, je vous propose de regarder d’un peu plus près les différentes situations qui peuvent pousser votre enfant à refuser de l’aide pour les devoirs. Puis je vous partagerai ma méthode douce et ferme à la fois pour être au clair avec votre enfant sur la question des devoirs.

Dans quel cas se trouve votre enfant lorsqu’il dit qu’il ne veut pas d’aide pour ses devoirs ?

Des histoires d’enfants, de jeunes qui ne veulent pas d’aide, je pourrais vous en raconter des dizaines !

Même plus d’ailleurs …

Chacun a son histoire certes ! Mais en même temps, on peut assez facilement les regrouper en cinq grands types de situations.

Pour chacune de ces catégories, la question que se pose les parents résonne encore dans ma tête ! J’y répondrai juste après.

Commençons par faire le tour de ces différentes situations pour lesquels un enfant peut dire “je ne veux pas d’aide pour mes devoirs” :

1/ Votre aide a été omniprésente pendant des années et votre enfant arrive à un stade où il se sent étouffé.

C’est souvent le cas des enfants ayant un trouble des apprentissages. Cela peut arriver au moment du diagnostic ou lorsque les prises en charge chez les thérapeutes commencent à prendre beaucoup de temps et d’énergie. Ou enfin lorsqu’ils bénéficient d’une aide humaine en classe. En effet, comme le disait dernièrement encore la psychologue scolaire de mon école, cette aide, bien que très utile, prive régulièrement  l’enfant de de ses quelques minutes de rêverie  qui l’aident à récupérer …
On fait quoi alors ? On lui “lâche la grappe” complètement ?

2/ Votre enfant réussit à gérer ses devoirs et ses leçons tout seul

Il ne semble pas avoir réellement besoin de votre aide.

Ce fut le cas de mes deux enfants pendant la majeure partie de leur scolarité. Même si à certains moments, mon aide a été utile et bénéfique …
Oui mais alors, comment s’assurer que son enfant saura demander de l’aide à ce moment là ?

3/ A l’inverse, votre enfant se trouve en difficulté

Il peut s’agir de difficultés de compréhension, d’organisation, de concentration, etc.

Et votre enfant ne sait pas comment s’en sortir.

Son refus de toute aide est pour lui un moyen de fuir ses problèmes

Comment réussir à l’aider sans entrer en conflit  alors ?..

4/ Votre fils ou votre fille  est en pleine crise d’ado

 Il refuse systématiquement toute intervention de votre part.
Période épuisante et déstabilisante mais en même temps tout à fait normale et inévitable … Cette période tumultueuse va permettre à nos enfants de grandir et de devenir des adultes autonomes.
Là aussi, on fait comment ? On impose notre aide ? On le laisse se débrouiller tout seul ?

5/ Votre enfant ne va vraiment pas bien

Votre enfant montre une grande tristesse, une forte anxiété ou les signes d’une dépression …

Il s’enferme dans sa solitude.


C’est sans doute la situation la plus alarmante.

Votre enfant ou votre ado a vécu un épisode difficile, douloureux voir traumatisant et s’est réfugié dans une bulle de solitude qu’il considère lui, comme protectrice mais qui ne va que l’isoler encore plus des autres et du monde réel …
Est-il possible de faire quelque chose à notre niveau de parent ? Faut-il l’emmener tout de suite chez un spécialiste ?

Nous venons de voir cinq types de situation différentes concernant un enfant ou un jeune qui ne veut pas d’aide pour ses devoirs.

La première question qu’on peut se poser après ça, est : mais au final faut-il obligatoirement aider son enfant à faire ses devoirs ? Est-on un mauvais parent si on ne l’aide pas ?

Faut-il obligatoirement aider son enfant à faire ses devoirs ?

Suis-je mauvais parent si je ne l’aide pas ?

Savoir si on est un bon parent ou pas mériterait un article à lui tout seul … Pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir l’aide pour les devoirs, je vous dirai simplement que si

  • vous vous montrez bienveillant à son égard
  • vous vous rendez disponible quand il en a besoin
  • vous fixez des limites claires qui le sécurisent sur le plan physique et affectif
  • vous le stimulez de différentes façons (intellectuel, physique, artistique et social)
  • vous vous montrez à l’écoute de ses besoins et ses émotions

Alors vous êtes un parent au top ! Il n’est écrit nulle part qu’il faut s’asseoir au bureau tous les soirs avec lui et ouvrir chacun de ses cahiers et classeurs pour être dans la case du “bon parent” !

Parole de maman et d’enseignante … Et oui ! Je suis les deux à la fois. Comme je vous l’ai dit plus haut, mes enfants ont réalisé la majeure partie de leur scolarité sans que je mette le nez dans leurs cahiers … Et il en est de même pour certains de mes élèves.

 

Alors peut-être que maintenant vous allez vous demander si, du coup, vous n’en faites pas trop …

Comment ne pas en faire trop ? Ne pas étouffer son enfant ?

Le meilleur moyen de ne pas en faire trop est pour moi de se poser ces  questions :

  1. Que va-t-il se passer si je n’apporte pas cette aide à mon enfant ?
  2. Si j’étais à sa place, est-ce que j’apprécierais cette aide ?

Après vous êtes posé ces questions, vous pourrez alors réaliser plus facilement si le rejet de votre aide est tout à fait normal, acceptable ou si le signe d’une difficulté, d’un problème ou d’une crise plus importante …

Je sais que mon enfant a besoin d’aide et pourtant il la rejette !

Le refus d’aide comme fuite

Il arrive aussi parfois que le refus d’aide soit un moyen de fuite. Votre enfant peut se sentir dépassé, en difficulté ou complètement démotivé.

Vous aimerez peut-être aussi lire :  Mes 3 meilleures astuces pour booster la confiance en soi de son enfant

Refuser votre aide, c’est un moyen pour lui de ne pas s’engager dans son travail scolaire, ses apprentissages, ses devoirs. En se donnant l’apparence de celui qui maîtrise la situation, il peut ainsi vous laisser sur la touche et bâcler son travail, pire éviter complètement de s’y mettre …

Vous pouvez commencer par utiliser la méthode que je vous propose ci-dessous. Il pourra ainsi prendre conscience que son refus d’aide ne veut pas pour autant dire qu’il est capable d’apprendre tout seul. Ensuite il faudra voir avec lui de quoi il aurait besoin pour se sortir de ses difficultés : soutien, scolaire, coach pour le remotiver ou pourquoi pas découvrir une des BOITES A OUTILS DE KAP REUSSIR qui ont déjà convaincu de nombreuses familles !

Mon ado veut être autonome. Je le laisse faire ?

C’est un fait bien connu : à l’adolescence les jeunes refusent très souvent l’aide, les repères et les règles de la famille leur préférant celles du groupe de pairs. Et en même temps, ils ont régulièrement besoin de revenir dans le nid, de s’assurer qu’ils sont toujours autant aimés et qu’ils peuvent compter sur leurs parents.

 

Donc si votre fils ou votre fille est dans ce cas, la méthode que je vous propose ci-dessous est tout à fait adaptée ! On leur laisse une certaine liberté tout en demandant des garanties !

L'isolement comme réponse à une blessure émotionnelle

Un autre cas et sans doute le plus sensible … Votre enfant, votre jeune refuse toute aide, tout soutien suite à une blessure émotionnelle. Cela peut être un simple incident qui sera passé inaperçu pour vous jusqu’au véritable traumatisme.

Certains traumatismes conduisent jusqu’à la phobie scolaire ou la dépression.

Ces causes de repli sur soi peuvent être directement liées à l’école, au collège ou lycée mais pas obligatoirement : un événement familial comme une séparation des parents, un décès dans la famille, un déménagement et tout autre élément perturbateur peut en être le déclencheur.

L’humiliation, la malveillance, le harcèlement par des camarades, des enseignants ou de toute autre personne dans ou hors établissement scolaire peuvent aussi être à l’origine de cet état de malaise (ou de mal être …) de votre enfant.

 

Avant de penser aux devoirs et aux leçons, la priorité va donc être l’état psychologique et émotionnel de votre enfant. Admettez que, pour quelques temps, le travail scolaire soit mis de côté, ou en tout cas ne soit plus une priorité pour privilégier la restauration de l’estime de soi.

Cela pourra se faire grâce à beaucoup de bienveillance, tendresse et réconfort de votre part ou d’un autre adulte référent pour votre enfant.

Vous pouvez aussi vous appuyer sur la BOITE A OUTILS 100% CONFIANCE EN SOI de KAP REUSSIR ou enfin faire appel à un spécialiste.

Dès que votre enfant commencera à aller mieux, vous pourrez lui proposer la méthode ci-dessous.

Comment être sûr.e que mon enfant peut se débrouiller sans aide pour les devoirs ?

Pour répondre à cette question, je vais vous demander de bien vouloir vous imaginer quelques instants comment étant le nouveau recruteur de la petite société familiale du coin …

Que feriez-vous pour savoir si un employé que vous venez de recruter va faire l’affaire ou pas ? Autrement dit va être capable de se débrouiller seul ou pas dans votre entreprise  ?

Moi j’imagine un recrutement en 4 temps :

  • une période d’apprentissage
  • une période d’essai
  • un CDD
  • Un CDI avec suivi des résultats (chiffres, satisfaction des clients, etc)

Si on transfère cela à notre fille ou notre fils et son travail scolaire, on retrouve les quatre étapes.

Etape 1 : une période d’apprentissage

Votre enfant, votre ado vient de changer d’établissement, de professeur, il demande à profiter de ce changement pour se débrouiller seul. Demandez-lui comment il compte apprendre le nouveau fonctionnement.

Par exemple : “tu viens de rentrer en seconde. J’entends que tu as envie de te débrouiller tout seul. Seulement tu es bien conscient qu’il y a de nombreux changements entre le collège et le lycée. Comment comptes-tu t’y prendre pour prendre connaissance et intégrer ces nouveaux modes de fonctionnement ?”

 

Etape 2 : une période d'essai

Faites-lui confiance ! Proposez lui ensuite une période d’essai d’une quinzaine de jours avec, comme dans toutes les périodes d’essai, un droit de regard et une limitation de son autonomie ou de ses prises de décision.

Etape 3 : le CDD

Puis dans un troisième temps, si la période d’essai a été concluante mais que vous craignez qu’il se noie à la longue, proposez-lui un CDD !

“Je vois que tu as réussi à travailler tout seul pendant ces 15 jours. Je voudrais être sûr.e qu’il s’agit bien de méthodes travail efficaces et non d’un coup de chance donc je te propose qu’on fasse à nouveau le point à la fin du trimestre” ou à mi-trimestre si ça vous parait trop loin …

Etape 4 : le CDI

Précisez-lui bien de quelles garanties vous aurez ensuite besoin pour qu’il garde votre confiance et son autonomie tout au long de l’année scolaire voir même plus (le CDI tant espéré !) :

  • des notes correctes, qui correspondent à ce dont il est capable
  • aucun mots ni remarques des enseignants concernant un travail non fait, un problème d’organisation ou de comportement
  • contrôle inopiné possible : non par manque de confiance mais parce qu’il n’y a pas que les résultats qui comptent mais aussi la façon de les obtenir …Et ça vaut le coup de voir un coup de temps en temps comment il s’y prend.

Avec cette méthode en quatre temps, vous pouvez maintenant être tout à fait serein concernant l’aide que vous pouvez lui apporter pour les devoirs !

On résume ...

Si votre enfant ne veut pas d’aide, il y a plusieurs questions à se poser :

  • Est-ce légitime ?
  • Mon aide est-elle vraiment indispensable ?
  • Les apprentissages scolaires sont-ils la priorité ?

Après avoir répondu à ces questions, vous pourrez alors tester cette méthode en quatre étapes que j’ai appelé la METHODE DU RECRUTEUR !

  • Période d’apprentissage
  • période d’essai
  • CDD
  • CDI

Et pour tous ceux qui n’ont pas le courage de lire ou qui voudraient s’imprégner encore plus des conseils et de la méthode pour savoir quoi faire lorsque son enfant ne veut pas d’aide pour les devoirs, je vous propose de regarder la vidéo complémentaire à cet article.

Et comme toujours, pour toute question : 

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